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gueux de paris


   Les bain’ à quat’ sous,
       Voyez-vous,
Chacun y laiss’ sa trace.
   C’est pas drol’, ma foi,
       Quan’ on boit,
D’ gober un bouillon d’ crasse.
   Ça vous met dans l’ cœur
       Une odeur
Comm’ d’égout collecteur.

   Les bain’ à quat’ sous,
       Voyez-vous,
On n’y trouv’ pas d’ verdure.
   Moi j’aime en plein air,
       Comme un ver,
Êt’ vu par la nature.
   Lorsqu’entre deux eaux
       J’ vas su’ l’ dos,
J’aim’ sentir les roseaux.

   Les bain’ à quat’ sous,
       Voyez-vous,
Ont un fond d’ bois qu’est traître.
   Moi qui prends mon bain
       Chaqu’ matin,
Et qui m’y noy’rai p’t’être,
   J’ veux pour mon sommeil
       L’ fond vermeil
Où qu’ miroite l’ soleil.