[Malleatrix.] Ouvrière qui fait passer le trait d’argent doré par dessus les rouës du moulin, afin de rendre le trait plat, de rond qu’il étoit.
Batier, s. m. [Clitellarum opifex.] Ouvrier qui fait & vend seulement les harnois & tout l’équiqage des mulets, comme bâts, brides, sonnettes, grelots, &c. (Il n’y a que cinq bâtiers à Paris.)
■ BàtUr. [ Stolidus , plumbeus. ] Mot de la lie du peuple , pour dire benêt. ( C’eft un franc bâtier , & il en a l’air. C’eft un fot bâtier. )
■ Batifoler ,v.n._ Nugari , ludere , jocari. ] Terme dont le peuple fe fert pour fignifier ceux qui badinent les uns avec les autres.
B A T I L L É , adj. Voïez BaJl’dU.
Bâtiment, ouBastiment,/^. [ JLdificium. ] Il s’écrit de l’une & de l’autre manière , mais l’/ne fe prononce point. Prononcez batïman. Ouvrage d’Architeûure propre à loger. ( Un fuperbe bâtiment. )
Bâtiment. [ Navis , navlgium. ] Navire , OU quelque forte de vaiffeauconfidérable. (Bâtiment de haut bord , ou de bas bord. )
Bâtiment ras. C’eft un bâtiment qui n’eft pas ponté.
Bâtiment délicat. C’eft un bâtiment foible de bois.
çf3" Les Marins apellent bàtimcns , tous les vaiffeaux qui ne font pas armez en guerre ; & quelques-uns apellent inciiféremment bâtimens , les vaiffeaux de guerre , & les vaiffeaux marchands, il y a , félon d’Aviler , cette diférence entre bâtimens de marine , & bâtimens de mer , que les lieux où l’on conftruit les vaiffeaux & où l’on prépare les équipages , comme les parcs , les arlemuXfles coràQr’ies,{ontdes bâtimens de marine ; & les vaiffeaux & les galères font des bâtimens de mer. L’Ordonnance de 1681. tit. des Ports & Havres , art. 1 . veut >> qu’il y ait des places » deftinées pour les bâtimens de charges ; & » d’autres , pour ceux qui font déchargez , M comme auffi pour rompre & dépecer les » vieux bâtimens , & pour en conftruire de » nouveaux. » Et dans l’article fuivant , elle enjoint aux propriétaires des vieux bâtimens , de les rompre , & d’en faire enlever inceffamment les débris , à peine de confifcation , ôcde cinquante livres d’amende.
B A T i N , / m. Foin , ou jonc d’Efpagne.
Bâtir, ou Bastir, v. a. [ j£dijicare. ] Il s’écrit de l’une & de lautre manière , mais lyne fe prononce pas, & montre feulement que la première filabe du mot bâtir eft longue. Prononcez bâti. II fignifie conflruire. ( Bâtir une maifon , un Palais. Loiiis XIV. a bâti les Tuilleries, les Invalides & Verfailles. Caïn bâtit une Ville , qu’il apella Enoc , du nom de fon fils ; & Noè bâtit l’Arche , où il fe retira durant le déluge. Félibicn , Vie des Architectes, L i. Pour bien bâtir , il faut bâtir folidement , agréablement & commodément. Abrégé de Vitruve. ) Il fe dit tant de celui qui fait la dépenfe, que du maçon qui conftruit le bâtiment , & de l’Architefte qui en a donné le deffein.
- Bâtir à chaux & à ciment. C’eft bâtir folidement.
- Bâtir en l’air , ou bâtir des châteaux en
Efpagne. Prov. C’eft fe mettre des chimères dans l’efprit , fe repaître de vaines efpérances ; & l’on parle ainfi , parce qu’en Efpagne les Nobles habitent tous dans les Villes, Voliez Châteaux,
BAT.
- Bâtir. [ Extruere , fundare. ] Fonder fes
efpérances fur quelque chofe. ( Le bien de la fortune eft un bien périffable. Quand on bâtit fur elle , on bâtit fur le fable. Rac. )
Bâtir, [ Componere , copulare. ] Terme de Tailleur. Coudie à grands points. ( Bâtir une doublure. )
Bâti, Bâtie, adj. [ j^dificatus ,Jlrucius. ] Conftruit. ( Maifon bien bâtie. )
On apelle le bâti d’un habit , d’une robe de chambre , d’un meuble , le gros fil qui a fervi à les bâtir & à en affembler les pièces. Ainfi on dit, ôtezle bâti de cet habit, de cette robe, de cette jupe , pour dire , ôtez le fil qui a fervi à les affembler.
■J" Voilà encore un homme bien bâti. Mot bas & burlefque , pour dire : Un homme mal fait. ( Varillas eft très-mal bâti. )
■{■ * Mal-bâti , mal-bâtie, adj. Il fe dit quelquefois en riant , & alors il eft bas , & il fignifie , qui eft mal , qui ne fe porte point bien, qui a quelque chofe qui eft en mauvais état. ( C’eft un homme qui eft fouvent mal-bâti. C’eft une perfonne qui eft toujours mal-bâtie. )
| ;3° Bâti s É. (Baptisé. ) Qui a reçu le Batême.
Batiser , ( Baptiser , ) v. a. [ Baptifare. ] Conférer le Batême. ( Batifer un enfant. Être batifé en Jefus-Chrift. )
- Batifer. Ce mot fe dit des cloches , & ’i
fignifie, laver les cloches avec de l’eau-benîte , les bcnir & leur donner un nom. ( Batifer une cloche , ou pour parler plus proprement, bénir une cloche. )
Batifer, v. a, _Aquâ perfundere.’ Terme de Mer. C’eft faire paffer un homme entre des gens de l’équipage , rangez en haie , & qui ont chacun un feau d’eau qu’ils lui jettent fur la tête. ( Batifer un matelot. GuiUet , art de Thomme d’épée. Voiez Batême. )
Batifer. Il fe dit auffi des vaiffeaux. C’eft les bénir. (Batifer un vaiffeau. Defroches , teime de Marine, )
f * Batifer. [ Aquâ diluere. ] Ce mot fe dit du vin , & veut dire , mettre bien de l’eau dans fon vin ; mais en ce fens , il eft bas & burlefque. ( Il faut batifer fon vin tout l’été. Dans les Académies , on batife d’ordinaire le vin des Académlftes & des Ecoliers , & ce vin batifé s’apelle abondance. )
Batismal, (Baptismal,) adj : [ Baptifmalis. ] Dans ce mot , le ^ & 1’/ fe prononcent. Qui apartient au batême. Qui dépend du batême. ( Les Fonts batifmaux. Être dans l’innocence batifmale. Paf. l- 4.^
Batistere, (Baptistère,)/ m : [ Baptiflerium. ] Certificat par lequel il paroît qu’on a été batifé en telle année , & quelles font les perfonnes qui nous ont tenus fur les fonts. ( Lever fon batiftére. )
Batiflére , adj. [ Sacro fonte tincli index. Q Qui fait foi qu’on a été batifé. ( Extrait batiftére. Les extraits baptiftéres font des dépôts facrez de la foi publique. Le Mait. plaid, y, )
Batiste,/./ Toile de lin , très - fine , qui fe fabrique dans les Provinces de Hainault , Cambrefis , Artois & Picardie. Il y a des baftiiles fort claires , & d’autres plus fortes. Ces dernières s’apellent Batijles Hotlandées , parce qu’elles aprochent de la qualité des toiles de Hollande, étant très-ferrées & très-unies.
•j- Bâtisseur,/ m, [ JEdificator, ] Celui
qui