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drai , paprife. Il femble venir de l’Italien appnndirc. C’cft inflruirc , c’cft enfcigncr , c’clî donner à quelcim des connôiffances qu’il n’avoit pas. C’ert montrer, c’cft taire connoître quelque choie à une perfonne. Apnndre en ce fens , & étant luivi d’un verbe , veut ce verbe qui le fuit à l’infinitif, avec la particule à. ( L’on n’aprend pas aux hommes à être honnêtes gens , & on leur aprend tout le refte. Pafcal , penfées. Cela vous aprendra à vous fier à vos alliez. u4èL rcc. liv. 5)

Aprendre , v. a. [ Difcere. ] Ce mot fe dit auïïi de celui qui cft inftruit &C enfeignc , & il fignifie étudier & prendre du foin & de la peine pour aquérir quelque connoifFance. ( Il aprend la Philofophie , il aprend à faire des armes , il a apris la Géométrie. Il veut aprendre un métier. ) Apnndrc , v. a. C’eft mettre une chofe en fa mémoire & s’en reffbuvenir. ( Un Comédien doit bien aprendre fon rôle avant que de paroître fur le téatre ; & un Prédicateur fon fermon avant que de monter en chaire. Aprendre quelque chofe par cœur , c’eft-à-dire , avec ardeur , parce -que c’eft au cœur qu’efl la pafîlon de faice quelque chofe. L’on fe fert de ces mots aprendre par cœur , pour dire , aprendre en telle forte qu’on puiffe redire mot pour mot ce que l’on a apris. Pafquier , recherc/ies , l. 8- c 5. ) Aprendre , v. a. C’eft aquérir de nouvelles lumières dans fon efprit. ( On n’aprend prefque rien en aprenant la Philofophie vulgaire. ) Aprendre. Il fignifie quelquefois s’inflruire , & régit le verbe qui le liiit à l’infinitif avec la particule à. (En faifant bien , on aprend à faire mieux ; & même quelquefois en faifant des fautes , on aprend à les éviter. Cofar , lettres, tom. 2. lett. Il g. On fait favoir à tous ceux qu’il apartiendra , que quiconque veut aprendre à mal écrire , il n’a qu’à lire les ouvrages de N. C’eft principalement auprès des femmes qu’on aprend à être agréable, )

Aprendre. [ Acciperefamâ. ] C’eft favoir quelque chofe par le raport d’autrui. (Philis , je ne vous vois plus , parce-que j’ai apris de vos nouvelles. La Gazette , le Journal des Savans & le .’Mercure Galant nous aprennent fouvent de jolies chofes. )

Aprendre. [ Pervidere , cognofcere. ] Pénétrer , connoîy-e , découvrir. Aprendre par les facri- £ces le fuccès des affaires. Faug. Quint, liv. y. iPlufieurs croient , mais fauflement , que par les figures de géomance on peut aprendre le bon ou le mauvais fuccès d’une affaire. Aprenti , ( Apprentif. ) /. w. [ Tiro. ] -C’eft celui qui eft fous un maître , & qui le doit fervir un certain tems réglé pour aprendre le métier dont ce maître fait profeffion. ( Tout aprenti eft engagé par un brevet pafl"é devant Notaire , & l’artifan qui prend l’aprenti & qui en a quelque argent , s’oblige auffi de lui bien montrer le métier qu’il veut favoir. ( Un bon aprenti, un aprenti diligent, vigilant , laborieux, foigneux , négligent , parcffeux. Prendre un aprenti , obliger un aprenti. Avoir un aprenti. ) Aprenti , f. m. Au figuré , c’eft-à-dire , qui ne fait pas encore bien une chofe , qui n’eft pas adroit à faire quelque chofe. ( Il n’étoit pas aprenti à manier les armes. Faug. Quint, l. 4. Aprentissage , (Apprentissage,)/ m. Tirocinium.]C.e.ù.Q tems qu’un aprenti ou qu’une aprentiffe eft à aprendre un métier. ( Un long & pénible aprentiffage. Un fâcheux aprentiffage , APR. i5f

un heureux aprentiffage. Commencer fon aprentiffage. Etre en aprentiffage , faire fon aprentiffage. Entrer en aprentiffage , achever fon aprentiffage. L’aprentlffage s’écoule A’îte quand on a le cœur au métier. )

  • Aprentifjdge , f. m. Au figuré , c’eft le commencement auquel luie perfonne s’exerce en . quelque chofe de confidcrable. ( Un glorieux aprentiffage ; Un illuftre, un fameux aprentiffage. Il fait l’aprentiffage du bel art de la guerre. Vous euftiez fait fur moi l’aprentiffage d’une impitoïable vertu. Foiture , liv. zz- )

Aprentisse, (Apprentisse.) s. f. [Puella tirocinio mancipata.] L’aprentisse est une jeune fille, qui en présence de quelque Jurée s’oblige devant un Notaire à une maîtresse du métier dont elle fait profession, & cela en lui donnant quelque argent & durant un certain nombre d’années réglé. Une aprentisse exacte & soigneuse. L’aprentisse bouquetière est obligée pour quatre ans, l’aprentisse lingére pour autant. L’aprentisse couturière n’est obligée que trois ans.)


Après. Prépofition dont la dernière filabe eft im peu longue & qui régit l’accufatif : elle fignifie enfuite. En Latin pofl. ( Le Temple de Salomon fut commencé quatre cens quatrevingts ans après la fortie d’Egypte. Hifloire de la Bible. ) On dit , aprei midi , après dîner , &c.

Après tout. [ Omnibus accurate perpenjis. ] C’eft-à-dire , tout bien confidéré.

☞ Quelquefois , après tout eft un adverbe. ( Apres tout , je m’en confole , j’ai fait mon devoir. ) Locution bourgeoife & très-baffe. Après tout ce qu’ont dit les gens , Je crois cju’il feroit du bon fens De mettre Cloris en ménage.

Pourquoi différer plus long-tems . Ses regrets ne feroient pas grands , Y dût-elle perdre fes gans

Après tout.

Quand on tarde à jetter des bans

Pour une fille de vingt ans ,

Il n’en eft guère de ii (âge

Qui ne mette fon cœur en gage,’

Et puis l’époux vient fur les rangs après tout.

Apris , adv. [ Deinde. ] Prononcez la dernière filabe un peu longue , & marquez-la d’un accent. Il veut dire enfuite. ( Priez Dieu préfentement , & vous travaillerez après. )

Apris. Ce mot entre dans quelques façons de parler communes. Si l’on demande , travaillet’on ? on répond , on efi après. C’eft-à-dire , on y travaille. Je fuis apris faire ce que vous voulei ; c’eft-à-dire , je fais ce que vous avez ordonné. On dit en peinture , deffiner à’apris nature , à’ apris l’antique , àipris Michel Ange ; c’eft-à-dire , en copiant ou en imitant la nature, l’antique , Michel Ange.

Apris. Conjonftlve qui fe met devant le prétérit de l’infinitif , & qui fe rend en Latirt par pojlquam , & en François lors que. Jéroboam mourut après avoir régné vingt -deux ans , Hijioire de la Bible. C’eft comme fi l’on dlfoit , lors qu’il eut régné ^^, ans.

Après que. Conjctfiftive. En Latin , poflquam. Apris que , fe met quelquefois avec le fubjondif , & fouvent avec l’indicatif. ( Après que Salomon eut bâti un Palais pour lui. Port-Royal. Après que j’eus dîné , je me mis à étudier. ) Apris-dinée , f f _ A prandio , poft prand’à tempus. ] Efpace de tems qui eft depuis le dîné