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Soupir, s. m. C’est l’action de soupirer. Sorte de gemissement qu’on tue du tond uu cœur & qui sort par la bouche. [Un grand soupir. Jetter des soupirs. Voi. Poë. J’ai poussé des soupirs, j’ai répandu des larmes.

Je veux quand je perdrai le jour
Que mon dernier soupir soit un soupir d’amour.
Racan. Bergeries.]

Soupir de Bachus. Mots burlesques pour dire Rot.

[C’est un soupir de Bacchus. S. Amant.]

Soupir. Terme de musique. Sorte de petite marque qui est dans les livres de musique & qui vaut un tems.

Soupirail, ou soupiral, s. m. L’un & l’autre se dit par les poëtes, mais soupirail est le mot d’usage. C’est une ouverture pour recevoir le jour. [Un petit soupirail de cave. Faire des soupiraux.]

Soupirant, s. m. Celui qui soupire pour quelque belle. Amoureux de quelque bel objet. [C’est l’un des soupirans de Madame de.. C’est une jeune Demoiselle qui a bien des soupirans.]

Soupirer, v. n. Gemir. Jetter des soupirs.

[Elle pour qui l’on vit soupirer tant d’amans
Soupire à cette fois sous l’éfort des tourmens.
Habert temple de la mort.]

Soupirer, v. a. & v. n. Plaindre, pousser des soupirs amoureux. [Soupirer pour quelque belle.

Quand le sang bouillant en mes veines
Me donnoit de jeunes desirs
Tantôt vous soupiriez mes peines
Tantôt vous chantiez mes plaisirs. Mal Poës.]

* Soupirer. Desirer avec ardeur. [Comme la biche soupire avec ardeur aprés les eaux des torrens, ainsi mon ame soupire aprés vous, mon Dieu. Port-Roial, Pseaumes.]

Souple, adj. Qui plïe aisément. [Osier souple. Saule souple.]

Souple. Maniable. [Peau souple, gant souple.]

* Etre souple comme un gant. C’est être fort docile, C’est n’avoir aucune repugnance aux volontez d’autrui.

* Souple. Humble, obéïssant, soumis. [Il étoit souple envers les méchans. Ablancourt. Rét. l. 2. ch. 4.

La richesse permet une juste fierté
Mais il faut être souple avec la pauvreté.

Dépreaux. Satire 1.]

Souplesse, s. f. Agilité, & manîment de corps, facilité à manïer le corps. On dit [La souplesse des membres. Il faut avoir une grande souplesse aux jarrets pour dancer une gigue sur la corde.

* Tour de souplesse. Ces mots au figuré signifient finesses, adresses, subtilitez, moiens fins & subtils, ruses. Ainsi on dit [il a fait, mile tours de souplesse pour venir à bout de ses desseins.] Voiez Tour.

Sou-pre’cepteur,/ m. Celui qui aide le pré- cepteur d’un Prince ou de quelque grand Seigneur [ Il eft fou-précepteur du fils de Moaiîeur le Prince de. ] sou. SoupRiEug.,/ m. C’eft le Religieux qui a ane charge immédiatement au deilbus de celle du Prieur. C’eftla féconde perfonne du cloître. [Les Bernardins, Bénédictins, Chartreux, Célcftir.s ôc autres ont des Soupricurs. ] Souprteure , f. f. Religieufe qui eft fous !a Prieure. [ Il y a des Souprieures parmi les Bernardines , Bé- nédictines, & les filles du Saint Sacrement.

Souçjuenille , / / Efpece de grande vefte de toile que les palfieniers ôc les cocher» mettent pour fè conferver leurs habits lors qu’ils travail- lent. [Souquehilleusée.]

Source, s. f. Ce mot se dit en parlant d’eau, de fontaine, de fleuve & de rivière. C’est l’endroit d’où commence à sourdre quelque fleuve, fontaine, ou riviere. [La rivière de Séne prend sa source au haut du Bourg de Saint Séne en Bourgogne. La source du fleuve Marsias est au sommet d’une montagne. Vau. Quin. l. 3.]

* Source. Origine, principe, cause.

[* Pour tarir la source de tant de désordres il unit les deux charges. Patru. plaidoié I.]

[* Etre à la source de la galanterie. Voiture, lettre 38.]

[* La doctrine des opinions probables est la source & la base de leurs déréglemens. Pascal, lettre 5.]

[* Ma mort sera la source de votre gloire. Racine, Iphigenie, a, 5]

Sourcil, s. m. Prononcez fourci. C’tftla partie du front où vient le poil. [ J’ai encore les four- cils joints qui eft la marque d’un fort mécru.tf homme. Voit. 1. 4.2 . Avoir de gros fotircils. Fron- cer lé fourcil. AbUncourt. te Priaient Coujîn, Hifioire Romaine, page 309 a écrit froncer le uifa- ge, mais je n’ai trouvé perfonne qui parlât de U forte, & puis que Mr. Coufîneft toutfeulde (on parti il eft bon de ne le pas imiter en cette façon de parler.] Sourcil de cheval. Poils au deflus des yeux du cheval.

Sourd, fourde , adj. Qui eft incommodé delà furdité. [Ronfardétoit fourd. • Les écris de S3pho menèrent tant de bruit Que cett* Nimphe en devint lourde.]

  • Sourd , fourde. Obicur, qui ne fait point de bruit,

qui n’éclate pas. [ * Un bruit fourd.- Rendre un fon fourd. Ablan- court. ]

  • Sourd, fourd*.

Secret. [ Il y eut dans la rnaifon àe/ourdes pratiques. Patru,plaidoiéi6. ] k Sourd, fourde. Qui ne veut pas écouter, qui n’a point d’oreilles pour écouter les demandes qu on fait. [

  • Les Dieux depuis un tems me font cruels &

fourds. Racine, Iphtgenie, a. z - f2.

  • A l’équité les hommes furent fourds. Benferada

Poëfies.

  • Faire la fourde oreille.

C’eft ne vouloir pas c- couter. J Sourd, f m, Celui qui n’entend pas, ou quin’en-- tend pas bien. [C’eft un fourd.]

  • Faire hfourd. C’eûncvouloii pas écouter.

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