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334 SAB. SAB.

S.


S, UNE DES LETTRES DE L'ALPHABET, qui se prononce esse & qui passe pour un substantif feminin. [Une S mal faite.

Même en ce moment j'entends

Qui fait là-bas de la diablesse. Voit. Poës.

S. Cette lettre entre deux voielles se prononce comme un Z. Ainsi on prononce oison & raison comme s'ils étoient écrits raizon & oizon.

SAB.

Sabat, s. m. Fête observée par les anciens Juifs avec un grand respect, au sétiéme jour auquel Dieu se reposa aprés avoir emploié les six jours précédens à créer le monde. [Garder le sabat. Observer le sabat. Violer le sabat.]

* Sabat, Repos. Le mot de sabat en ce sens est consacré dans les matieres de piété. Cependant comme ce mot de sabat en notre langue ne donne pas une idée fort-belle, on l'acompagne de quelque épitéte favorable, On se sert souvent en sa place du mot de repos, ou l'on fait suivre immédiatement le mot de repos à celui de sabat pour rendre l'idée du mot de sabat moins choquante. [Entrer dans le sabat spirituel & se reposer en Dieu. Port-Roial. Nouveau Testament, Epître aux Hebreux. chap. 4. Il reste encore un sabat & un repos pour le peuple de Dieu. Port-Roial, Nouveau Test. Epître aux Hebr. ch. 4. v. 9.]

Sabat. C'est une assemblée nocturne de sorciers où l'on conte que préside le Diable, & où il se fait adorer. [Tenir le sabat. Aller au sabat. Mener au sabat. Voiez De l'Ancre traité des sorciers.]

† * Sabat. Bruit. [Un furieux sabat. Quel sabat est-ce là ? Ils font un diable de sabat. S. Amant.

Catin excite une tempête
Et fait un tel sabat tous les soirs sur ma tête
Que je puis dire que Catin
Est un veritable Lutin.]

Sabatine, s. f. Terme de Colége de Paris. Têse qu'on ne faisoit autrefois que le Samedi, mais depuis on a donné ce nom à toutes les petites têses qui se font d'une partie de la Logique & de la Morale. [Faite une sabatine. Soutenir une sabatine. Il a fort bien répondu à sa sabatine.]

Sabatique, adj. Ce mot se dit en parlant des années des anciens Juifs qui comptoient leurs années par semaines & la sétiéme de ces années s'apelloit sabatique. Cette année là il n'étoit pas


permis de cultiver la terre & on devoit mettre les esclaves en liberté. Lancel. metode Latine. p. 676.

Sable, s. m. Terre aride reduite en forts petis grains presque imperceptibles. La partie de la terre la plus-aride netteïée & lavée par l'eau, & qu'on trouve ordinairement sur le bord de la mer, ou sur le bord des fleuves & des rivieres. [Il y a du sable de riviere, de mer, & de cave. Sable fort bon. Les campagnes étoient couvertes de sable d'une hauteur éfroiable. Vau. Quin. l. 4. c. 7. Sable profond & mouvant. Vaugelas, Quin. l. 4. c. 7.]

Sable blanc. Sorte de sable blanc fait de gip calciné dont se servent les faux-monoieurs pour mouler [Preparer le sable. C'est du sable neuf. A mesure qu'on se sert du sable il noircit.]

* Le bien de la fortune est un bien périssable

Quand on bâtit sur elle on bâtit sur le sable. Racan. Poës. C'est à dire, on s'apuïe & on bâtit sur une chose peu solide.

Sable. Sorte d'horloge composé de deux fioles qu'on met dans une boîte à jour qu'on a proprement abouchées l'une sur l'autre & dans l'une desquelles il y a autant de sable délié qu'il en faut pour couler une heure, ou une demi-heure, Acheter un sable. Tourner le sable. Sable qui ne va pas.]

Manger son sable. Termes de Mer. C'est tourner l'horloge avant que le sable soit écoulé.

Sable. Terme de Blason, C'est à dire noir. [Le sable est le simbole de la tristesse & de la prudence. Il porte d'argent à la croix de Lorraine de sable. Porter de sable à la croix de Malte.

Sabler, v. a. Terme de Jardinier. Couvrir de sable. [Sabler les alées d'un Jardin.]

Sablier, s. m. Voiez poudrier.

Sabliere, s. f. Terme d'Architecture. Piece de Charpenterie qui se met dans les cloisons, piece de bois longue comme une poutre, mais qui n'en a pas la grosseur. [Sabliere vermouluë.]

Sablon, s. m. Sable fort délié dont on se sert pour netteïer la vaisselle d'étain, terre aride reduite en fort petis grains. [Le sablon d'Etampes est bon pour écurer. Il n'y avoit pas une goute d'eau parmi ces bouillans sablons. Vaug. Quin. l. 4 c. 7. Ce ne sont que sablons infertiles. Ablancourt.]

Sablonner, v. a. Netteïer avec du sablon. [Sablonner la vaisselle Vaisseau bien, ou mal sablonné.]

Sablonneux, sablonneuse, adj. Plein de sablon, rem-


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