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Histoire

vos dernieres bontés excitera toujours ma reconnoissance. Je crois voir que vous êtes en bonne santé ; celle de votre chere Miss Byron sera certaine, lorsqu’il ne manquera rien à la vôtre, & nous en partagerons tous la joie.

Madame Sherley, ma Tante & mes deux Cousines ont été fort satisfaites de son compliment. Il me restoit encore un peu d’humeur, sans quoi j’aurois été contente aussi, de ce qu’il faisoit dépendre ma santé de celle de ma Grand’Mere.

Madame, a-t-il repris en se tournant vers ma Tante, je crains de m’être fait attendre pour le déjeûner. La faute vient d’une importune visite. Elle m’a causé le plus vif chagrin, quoique je n’aie pas osé l’exprimer dans mon Billet. La colere est une passion si difforme, que lorsque j’aurai quelque pouvoir sur moi, je n’en ferai jamais paroître aux yeux des personnes que j’aime.

Je suis fâchée, lui a dit ma Tante, qu’il vous soit arrivé quelque chose qui vous ait déplu. Mon Oncle, qui conservoit encore un peu de ressentiment en faveur de sa Niece, a demandé d’un ton sérieux ce qui étoit donc arrivé à Sir Charles ? Mais au même moment, ma Tante lui ayant présenté mes deux Cousines, il leur a dit fort civilement, qu’il les connoissoit sur les portraits qu’on lui avoit fait d’elles, & que sachant le crédit qu’elles avoient auprès de Miss Byron, il leur demandoit leur appro-