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du Chev. Grandisson.

quelques heures après celle de mon Frere. Les transports ont recommencé dans cette chere maison. Votre excellente Cousine ne s’est pas peu applaudie de ses conjectures, car je me suis fait expliquer cette énigme.

Le Docteur Barlet est au Château de Grandisson, avec notre malheureux Everard, qui s’est hâté de revenir en Angleterre sur les traces de son Cousin. Que ce tendre & cher Ami se réjouiroit d’une si douce nouvelle, s’il n’en étoit pas informé !

Vous me demanderez pourquoi je ne vous dis rien d’Émilie ? En passant, savez-vous que Madame Ohara s’est jettée dans la dévotion ? Je ne badine point : elle travaille même à convertir son Mari. Il est heureux pour elle de s’être attachée à quelque chose de sérieux, & je sais bon gré aux ames zélées qui ont fait cette conquête. Vous ne me soupçonnerez pas, Henriette, d’être devenue dévote.

Revenons à Émilie, qui avoit demandé à mon Frere, avant qu’il eût reçu sa Lettre, la permission de rendre une visite à sa Mere. Sir Charles étant engagé pour le soir chez d’anciens Amis, j’ai retenu Mylord L… & sa femme, & j’ai prié M. & Madame Reves à souper avec moi. Émilie étoit au logis avant mon retour. Ah ! la pauvre Émilie ! il faut vous raconter ce qui s’est passé entre nous.

Ma chere Émilie, mon Amour, lui ai-je dit, j’ai de charmantes nouvelles à vous apprendre de Miss Byron.