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Histoire

mour. Vos nobles explications sur une affaire qui vous a causé beaucoup d’embarras, ont parfaitement satisfait Madame Selby, sa Fille & moi. Nous ne voyons rien dont la délicatesse puisse être blessée. Je n’appréhende pas non plus que la vôtre le soit de ma franchise. À l’égard de notre Henriette, peut-être trouverez-vous quelque difficulté de sa part, si vous comptez sur un cœur entier, mais de la difficulté sans affectation, parce qu’elle est au-dessus. Elle sait, par expérience, ce que c’est qu’un amour divisé. M. Barlet n’auroit peut-être pas dû l’informer si bien du caractere d’une personne qu’elle préfere à elle-même, & souvent, Madame Selby & moi, nous avons jugé en lisant sa triste histoire, qu’elle méritoit ce sentiment. Si Miss Byron prend autant d’amour pour l’homme dont elle fera choix, qu’elle a conçu d’estime & d’affection pour Clémentine, cet heureux homme sera content de son sort. Vous voyez, Monsieur, qu’ayant été capable de donner à cette admirable Italienne, la préférence sur nous-mêmes (Henriette Byron est nous-mêmes), nous ne pouvons avoir aucun scrupule sur celle que vous lui avez accordée. Puisse-t-il ne rien manquer au bonheur de Clémentine ! S’il en étoit autrement, & que son malheur vînt de notre satisfaction, ce seroit, mon cher Monsieur, l’unique peine de nos cœurs, dans une occasion si agréable à votre très-humble, &c.

Henriette Sherley.