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du Chev. Grandisson.

Ce qu’elle pense ! a répondu mon Oncle, du ton de plaisanterie que vous lui connoissez. Croyez-vous que notre Henriette gardât le silence, si son cœur faisoit la moindre objection. Mon avis à moi, c’est de faire venir promptement Sir Charles. Il faut qu’il soit ici à l’entrée de la Semaine prochaine, & que la célébration se fasse avant qu’elle soit finie.

Ma Grand’Mere n’a pas goûté cette précipitation. Elle a proposé de faire appeller M. Deane, qui entend bien les affaires, pour ajuster mille choses que mes chers Parens, dans l’excès de leur bonté, ont résolu de faire pour moi. Mais elle a déclaré que sa réponse à Sir Charles ne seroit pas différée d’un moment. Sur le champ elle s’est retirée dans son Cabinet, & voici sa Lettre qu’elle m’a permis de copier.

La réserve, Monsieur, seroit impardonnable de notre part, avec un homme supérieur à la réserve, & dont les offres sont le fruit, non-seulement d’une juste délibération, mais d’une estime, qui étant fondée sur le mérite de notre chere Fille, ne peut laisser aucun doute. Nous recevons comme un honneur, la proposition d’une alliance qui en feroit aux Familles du premier rang. Peut-être avouera-t-on quelque jour, que notre plus ardent desir étoit de voir le Libérateur d’une Fille si chere, dans une situation qui lui permît d’attendre d’elle le double sentiment de la reconnoissance & de l’a-