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du Chev. Grandisson

fort ardemment cette ouverture. J’ai promis, ma chere Grand-Maman & ma chere Tante, de vous la faire dès aujourd’hui, & d’y joindre mes vives instances. Qu’y pourriez-vous opposer ? Mon Oncle ira vous prendre lui-même, dans une voiture commode : il partira dès demain. Venez voir une légion de cœurs heureux : venez applaudir à notre bonheur. Vous, images vivantes de la vertu & de l’Amitié, venez les honorer dans leur Temple.

On ne m’a donné que deux heures, pour mon récit & mon invitation. Elles ne font qu’expirer, & j’entens déja du mouvement à ma porte. On frappe ——— Je vais, je vais. C’est une jeunesse ivre de joie, qui ne me fera pas grace d’une minute. Je distingue la voix d’Émilie ——— Encore ? ——— Oui, oui, je vais, je descends. Vous voyez, ma chere Grand-Maman & ma chere Tante, qu’à peine me laisse-t-on le tems de me dire, avec les plus profonds sentimens de tendresse & de vénération, Votre, &c.

L’arrivée des deux Dames osant fait cesser le commerce de Lettres, il n’est pas surprenant que le nouveau Manuscrit n’en contienne pas un plus grand nombre ; mais on y lit cette addition : « Les quatre mariages furent célébrés au jour marqué avec un redoublement de joie, & le concours de tous les honnêtes gens du Canton. Trois