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Histoire

consentement. La Marquise a fixé le jour de la célébration au premier de Juillet.

Aussi-tôt un signe de Sir Charles a fait entendre les plus éclatantes Fanfares, & partir autour du Temple des centaines de fusées, suivies d’un feu d’artifice au fond de la Perspective, dans une si sombre allée du Bois, que la lumiere du jour n’a fait presque rien perdre à celle des étincelles & des flammes. L’attention, qu’on devoit encore à la santé de la Marquise, n’avoit pas permis de mettre la Fête au soir. On a pris le tems de ce spectacle, pour servir un magnifique dîner. Mais je passe sur une scene commune, qui n’a eu de remarquable que la joie dont elle étoit animée.

À peine la Table a disparu, que Mylady G…, de concert sans doute avec Sir Charles, & de l’air badin qui ne la quitte jamais, a proposé de danser. On s’est regardé. Sir Charles s’est baissé vers la Marquise. Enfin, se levant, il a présenté la main à Clémentine, qui ne s’est pas fait presser pour donner la sienne. Ils ont ouvert le bal. À la majesté, comme aux graces de leur figure, on les auroit pris pour les Dieux du Temple. Après eux, j’ai dansé avec le Comte de Belvedere ; & vous jugez avec quelle ardeur tous nos jeunes gens ont suivi l’exemple. Mon infatigable Belle-sœur, toujours la premiere à sauter, comme à rire, a bientôt parlé de Contre-danses. On s’est partagé, on