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Histoire

une promenade, dont personne ne connoissoit encore le terme. Quoique le chemin ne soit pas d’une extrême longueur jusqu’au nouvel Édifice, il avoit ordonné des calêches & d’autres voitures, pour nous conduire par divers détours à de belles routes qu’il avoit fait ouvrir dans le Parc. En entrant dans celle qui fait face à son Ouvrage, tout le monde a paru aussi surpris, qu’il s’y étoit attendu, de la voir terminée par un magnifique amas de colonnes, dont on ne pouvoit encore démêler la distribution à cette distance. Mais, à mesure qu’on avançoit, ce cahos venant à s’éclaircir, a laissé distinguer sur une petite élévation un Périptere ovale, qui occupe dans son plus grand diametre toute la largeur de l’Allée, & donne un passage libre à la vue par-dessus le Bois, entre les deux premieres colonnes de chaque face, vers des plaines & des montagnes fort éloignées. Toutes les colonnes sont de marbre blanc, & du plus bel ordre d’Architecture, avec leurs chapiteaux à feuilles & à volutes dorées. Elles soutiennent un petit Dôme, peint d’un mélange bien entendu d’or & d’azur, & surmonté d’une statue de marbre, & de la même blancheur que les colonnes, qui se fait reconnoître à ses attributs, pour la Divinité qui préside aux sentimens du cœur. Le Frontispice offre un marbre noir avec cette Inscription en lettres d’or : Temple de l’Amitié. Des deux côtés, dans l’enfoncement du Bois, on