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Histoire

Elle souffrit, qu’après s’être jetté à ses pieds, & lui avoir pris la main, qu’il pressa de ses levres, il lui fît des remercimens passionnés, & le vœu d’une éternelle adoration. Sa réponse fut modeste ; mais elle la prononça d’un air sensible & naturel sans lui refuser la permission qu’il demandoit, de la croire un peu touchée de ses longs tourmens. Nous applaudissions à chaque mot, avec des transports aussi vifs que ceux du Comte. Si le cœur de Clémentine avoit commencé à s’attendrir pour lui, elle dut sentir, en ce moment, tous les charmes réunis de l’Amour & de l’Amitié.

Ce jour étoit fait pour les miracles. Il n’y avoit pas une heure que nous avions quitté la Marquise ; & M. Lowther nous avoit fait assurer qu’après avoir achevé ses opérations, il l’avoit laissée dans un doux sommeil. Nous sommes frappés tout d’un coup de cent cris de joie, qui se font entendre à la porte du Sallon. C’étoit le Seigneur Jéronimo, & son Sauveur, comme il l’appelle lui-même, qui venoient ensemble, au milieu des acclamations de tous les Domestiques du Château, nous apprendre, nous montrer que ce cher Ami de Sir Charles étoit rétabli, marchoit ferme, & n’avoit plus le moindre ressentiment de ses anciennes douleurs. Quel surcroît de faveurs d’en-haut ! Quel nouveau sujet de transports & de bénédictions ! Le divin Lowther nous ra-