Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 4, 1763.djvu/385

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
179
du Chev. Grandisson

me détermine. Je suis contente de mes espérances ; pourquoi tarderois-je à vous causer la même joie ? Peut-être seront-elles comblées demain ; peut-être dès aujourd’hui : mais comptez que je ne vous ferai pas languir pour l’éclaircissement. Je suis, &c.

À sept heures du soir.

Ma Lettre étoit fermée, comme vous le remarquerez au cachet, livrée au Courrier ; & je désespérois qu’elle pût rentrer dans mes mains. Graces au Ciel, elle me revient. Quel regret j’aurois eu de ne pouvoir vous informer aujourd’hui de ce que j’apprends ! Le Pere Marescotti & M. Barlet ont demandé à la Marquise & à moi, par un Billet remis à cette Dame pendant que j’étois à vous écrire, deux graces qu’elle n’a pas fait difficulté d’accorder pour elle, & que Sir Charles a promises pour moi ; « l’une, qu’il leur soit permis de tenir compagnie ce soir à Clémentine, & de souper avec elle dans son appartement ; l’autre, qu’il plaise à la Famille de Clémentine & à la nôtre de s’assembler demain, au réveil de la Marquise, & dans sa chambre, pour ne lui pas causer d’incommodité ». Ils ajoutent simplement qu’ils ont à nous faire quelques ouvertures d’importance. Que penser d’une demande si solemnelle & si grave ! Dans quelle impatience elle me jette depuis un instant ! Je renonce au sommeil pour toute la nuit. Vous