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Histoire

mots de son départ & de celui du Comte, Sir Charles, dans la crainte qu’elle ne soupçonnât un dessein formé de hâter ses résolutions, répondit qu’il falloit éloigner les idées d’une séparation affligeante pour des Amis ; & Clémentine, qui avoit d’abord prêté l’oreille, feignit alors de n’avoir rien entendu.

Le soir, un Exprès de Londres remit au Seigneur Jéronimo une Lettre, à l’occasion de laquelle il assembla aussi-tôt toute sa Famille. Clémentine fut seule exceptée. Nous étions dans l’inquiétude sur cet incident, lorsque la Marquise reparoissant, & venant à moi d’un air consterné, me dit à l’oreille : Ah Madame ! la malheureuse Daurana… mais l’arrivée de l’Évêque & du Pere Marescotti l’ayant interrompue, elle mit dans mes mains la Lettre, dont je joins ici la traduction.

Au Seigneur Jeronimo Della Poretta.
28 Avril.

On peut avoir, à présent, plus d’indulgence pour notre chere & perverse Clémentine, si la reconnoissance n’a point encore eu de pouvoir sur elle, en faveur de Belvedere. Nous avons un motif de moins pour la presser. Daurana ne vit plus. Sa Mere lui a caché long-tems le départ du Comte pour l’Angleterre ; mais, lorsqu’elle a su qu’il y étoit arrivé, & que vous aviez retrouvé ma