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du Chev. Grandisson

Homme. Dites-moi naturellement, Madame ; croyez-vous que mon Tuteur (mais, je vous en prie, ne faites que le sonder : je suis si jeune ! vous savez) désapprouvât les intentions de son Ami, s’il arrivoit qu’avec le tems elles devinssent plus sérieuses : dans trois ou quatre ans, par exemple, supposé que M. Belcher ne crût pas son tems mal employé par une si sotte créature. Je n’y voudrois pas penser plutôt. Si ce n’étoit pas l’avis de mon Tuteur, je ne me permettrois pas d’être si souvent dans la compagnie d’un jeune homme : vous savez, Madame.

Il passe pour riche ; & quoiqu’il soit plus vieux que moi de dix ou douze ans, il ne le sera jamais davantage, puisqu’à chaque année qui lui viendra, il m’en viendra une aussi. Ayez donc la bonté, Madame, de me donner là-dessus votre opinion.

Tout le monde est ici dans le goût du mariage. Je crois qu’on peut regarder celui de Miss Selby comme déja fait. Son Frere fait la cour à Miss Patty-Holles. Miss Kitty n’est pas sans un très-humble serviteur. Il me semble que Miss Nancy même, depuis le rétablissement de sa santé… Mais j’aime mieux que toutes ces nouvelles vous viennent d’elles-mêmes.

C’est vous, chere Mylady, qui avez ouvert la danse. L’exemple de votre bonheur… Je m’imagine que les jeunes Filles ont raison de penser au mariage, lorsqu’elles voient les jeunes Hommes dans l’intention d’imiter Sir Charles. Ne me faites pas trop attendre