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du Chev. Grandisson

constances où vous étiez, avec le consentement de tous mes Amis, & l’homme, tel que vous le connoissez, je n’aurois pu lui refuser ma main ni mon cœur. Mais que ne peut-on pas attendre d’une jeune personne, que des motifs supérieurs ont rendue capable de remporter la plus glorieuse victoire ? Les grandes difficultés sont vaincues ; & lorsque vous serez parvenue à vous bien persuader que c’est votre devoir d’entrer dans un nouveau plan, je suis sûre, quoiqu’il vous en puisse coûter…

Chere Mylady, n’achevez pas. Mon devoir… Que vos représentations sont délicates ! Sur quel sujet sommes-nous tombées ! Croyez-moi, je suis incapable…

D’aucune pensée, ai-je interrompu, d’aucune imagination qu’un Ange ne pût avouer. Vous feriez injure à tous ceux qui vous aiment, de supposer seulement que votre grandeur d’ame demande la moindre garantie.

Cependant, ma généreuse Mylady, je suis quelquefois inquiéte de ce que vos Amis peuvent penser… désirer… Ah ! que ne suis-je dans mon Italie ?

Ils ne désirent que votre bonheur. Faites votre plan vous-même, chere Clémentine. Marquez tous vos pas pour l’avenir. Comptez, devant vous, une, deux, trois années, que vous donnerez au Célibat. Assurez votre indulgente Famille…

Paix, paix, paix, chere Mylady Grandisson ! (en mettant sa main devant ma bou-