Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 4, 1763.djvu/346

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
140
Histoire

roît évident qu’il n’y a qu’un parti dont je puisse espérer mon bonheur, & c’est celui du Cloître.

Chere Clémentine ! a dit Sir Charles, avez-vous la bonté de permettre…

Olivia, Monsieur, a-t-elle interrompu, (peut-être l’ignorez-vous encore) Olivia se donne la liberté de parler de moi sans ménagement. J’ai fait sans doute une téméraire démarche, lorsque je suis partie pour l’Angleterre : c’étoit lui fournir une excuse pour l’excursion qu’elle avoit faite avant moi ; quoique le Ciel sache combien les motifs ont été différens. Le sien étoit d’obtenir ce que je m’efforçois d’éviter. Mais votre indisposition, Madame, a rendu le trait plus aigu, & me l’a fait passer dans le cœur. Elle a dévoilé à mes yeux l’indécence de ma situation. Me reste-t-il un autre expédient, un autre frein pour la malignité, que le parti du Cloître ?

La question vient de vous, Mademoiselle, & je ne fais que vous suivre. Oui, les expédiens ne vous manquent point.

Vous n’êtes pas mécontent de moi, Chevalier ? Vous ne m’accusez pas de violer les Articles ?

Je ne vous accuse de rien, Mademoiselle, puisqu’il n’est question que de raisonner, & que nous n’en sommes point aux résolutions. Soyez persuadée que la tranquillité de votre ame fait un de mes vœux les plus ardens & les plus continuels. Continuez, achevez de soulager votre cœur. Un Ami,