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du Chev. Grandisson

fermeté il tient à sa Religion. Vous n’êtes pas moins ferme dans la vôtre. Cependant, au point où les choses sont parvenues, vos meilleurs Amis peuvent-ils s’empêcher de rejeter sur un premier amour le refus que vous faites d’un homme, contre lequel on ne connoît pas d’autre objection ?

Les Articles, Madame Bemont ! les Articles !

Un mot encore, ma chere Clémentine, puisque c’est vous-même qui avez commencé le sujet. N’a-t-on pas droit de s’attendre, à présent que vous ne trouvez plus d’opposition, que vous commencerez à sentir d’où peuvent venir votre bonheur & votre repos ; c’est-à-dire que vous ne devez espérer l’un & l’autre qu’en tournant toutes vos idées aux vraies regles du devoir, car le Public ne leur donnera point d’autre nom ; & qu’aussi long-tems que vous vous occuperez d’autres objets, dont on ne manquera point de vous croire occupée tant qu’on vous verra dans la même situation, vous ne ferez qu’entretenir le trouble de votre cœur & les alarmes continuelles de vos Amis ?

Vous parlez avec force, Madame. Mais le Cloître n’est-il pas un expédient certain, & le seul possible, pour nous rendre tous tranquilles ?

Les articles, ma chere Clémentine ! les articles ! Vous m’avez conduite insensiblement à vous déclarer ce que je pense. Je n’ai aucune vue : Non, non, ne m’en soupçonnez point. Votre Famille, comme vous