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Histoire

mais je puis promettre pour moi-même, dans les termes du Chevalier Grandisson, que je m’efforcerai de suspendre la plus chere de mes espérances.

Le Comte s’étant levé, sans ajouter un mot, & les yeux aussi pleins que le cœur, le Seigneur Jéronimo proposa de retourner à la Compagnie. Mais Clémentine souhaita de se retirer avec moi, pour laisser le tems au reste des Convives de se faire raconter ce qui s’étoit passé. Je la conduisis dans mon cabinet ; & là, nous renouvellâmes les vœux d’une éternelle amitié. Sir Charles, jugeant que le Comte auroit quelque chose à souffrir du récit, le retint aussi pour quelques momens ; tandis que Madame Bémont & le Seigneur Jéronimo allerent informer ceux qui n’avoient pas été présens.

À l’heure du dîner, Clémentine fut reçue de toute l’Assemblée, comme un Ange. Ses Parens applaudirent à la noblesse de sa conduite, & bénirent le Ciel de la résolution qu’il leur avoit inspirée de venir en Angleterre. Ensuite les remercimens tomberent sur Sir Charles, auquel ils se croyoient redevables de leurs plus heureuses espérances. Ils se promirent que leur Famille & la nôtre n’en formeroient qu’une, aussi tendrement liée, que si l’alliance, autrefois si proche de sa conclusion, avoit été réelle.

Après le dîner, Sir Charles ayant proposé à la Marquise l’exécution du dernier article de son Plan, qui étoit de lui faire connoître ce qui mérite à Londres la curiosité des