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du Chev. Grandisson

seroit : il n’y a point pour l’une, la même raison que pour l’autre. Je demande donc qu’il soit permis au Comte de Belevedere, en qualité d’Ami de votre Maison, & sans autre vue, car les articles s’y opposent, d’occuper demain une place à ma table.

Demain, Monsieur ! & vous voulez que j’y sois aussi ?

Il n’a répondu que par une révérence. Observez-vous avec quelle adresse, & par quels dégrés, il a pris comme plaisir à la conduire ? Sa pénétration le faisoit lire dans un cœur si tendre. Je suis presque sûre qu’il pensoit à juger par son émotion, & par le plus ou moins d’importance qu’elle attacheroit à la présence du Comte, s’il y avoit, dans l’éloignement, quelque chose à se promettre pour lui.

Elle a réfléchi. À la fin ; c’est donc là, Chevalier, la demande que vous aviez à me faire ?

Oui, Mademoiselle ; & si Mylady Grandisson n’avoit pas reçu l’honneur de votre visite, je vous aurois demandé demain, pour le soir, la grace que je vous demande aujourd’hui pour le dîner.

Hé bien, Monsieur, comme je ne puis soupçonner de double vue dans Sir Charles Grandisson…

(L’interrompant) Je ne pense point, Mademoiselle, à demander d’autre faveur pour le Comte. Je me crois lié moi-même par les articles, comme si j’étois une des Parties.