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Histoire

penchant sur la main qu’il tenoit). Consentez, si ce n’est pas avec trop de répugnance, à voir le Comte de Belvedere.

Le voir, Monsieur ! Comment ? où ? dans quel tems ? à quel titre ?

À titre d’Ami, je le répéte, d’Ami de toute votre Famille ; d’Homme qui souhaite votre gloire, votre bonheur, auquel il est prêt à sacrifier le sien… Il ne souhaite, pendant qu’il est ici…

Il est ici, Monsieur !

… que d’obtenir la liberté de voir votre Famille, de vous y voir une, deux, trois fois, autant que vous le permettrez ; mais absolument sous les conditions, qui doivent être signées demain.

Est-il donc vrai que le Comte soit en Angleterre ?

Il y est, Mademoiselle. Il est venu avec vos Amis & les siens. Il n’a pas désiré une fois de paroître devant vous. Il se tient renfermé dans un logement particulier. Jugez de la résolution où il est, de ne pas vous causer de trouble ou d’offense. Il quittera cette Isle sans vous avoir vue, si vous lui en faites une loi. Mais je serois mortellement affligé qu’un si galant Homme fût obligé de partir honteusement, si j’ose le dire ; comme s’il ne méritoit pas de pitié, lorsqu’il ne peut obtenir aucune faveur.

Ô Chevalier !

Assurée, Mademoiselle, comme vous l’êtes par les articles, votre émotion ne sauroit être fondée, quand la sienne le