Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 4, 1763.djvu/294

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
88
Histoire

Mardi, à deux heures.

Triomphe ! Heureux jour ! Heureuse nouvelle ! Sir Charles m’apprend que Clémentine s’est enfin rendue. Demain après midi elle doit se jetter aux pieds de son Pere & de sa Mere. Réjouissez-vous avec moi, ma chere Grand-Maman ! Tous mes Amis, prenez part à ma joie. Qu’on me félicite ! Qu’on m’applaudisse ! N’est-ce pas moi-même, qui vais être réconciliée avec la plus tendre & la plus indulgente Famille ?

Mardi au soir.

Tandis que nous étions à souper, Sir Charles & moi, tête-à-tête, le monde entier l’un pour l’autre, on m’a remis le Billet suivant, écrit en Italien, que je traduis pour vous en Anglois :

Demain, ma très-chere Mylady, comme le Chevalier vous l’aura dit sans doute, la pauvre Fugitive doit être introduite chez ses Parens. Priez pour elle. Mais si vous me faites la grace de me regarder en effet comme une Sœur, je vous demande plus que des prieres. Étoit-ce sérieusement que vous m’offriez hier votre bienfaisante main pour me soutenir, si je consentois à me jetter aux pieds de mon Pere & de ma Mere ? Mylady L… a la bonté de vouloir confirmer, elle-même, la protection qu’elle m’accorde. Ma Sœur consentira-t-elle à l’être, dans cette