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Histoire

comment vous proposer de seconder les desirs de la Famille ? Cependant si vous les croyez justes, je suis sûr que vous ferez cet effort sur vous-même. Mon cher Grandisson ne connoît point d’intérêt propre, quand la justice & l’avantage de ses Amis y sont opposés. Toute ma crainte est qu’on n’y apporte plus de précipitation, qu’il ne convient à l’état de cette chere fille.

Plût au Ciel, que vous fussiez devenu mon Frere ! c’étoit la premiere passion de mon cœur ; mais vous reconnoîtrez par sa Lettre, la moins inconstante qu’elle ait écrite de long-tems, qu’il ne lui en reste aucune idée. Elle nous déclare qu’elle vous souhaite heureusement marié dans votre Patrie ; & nous souhaitons nous-mêmes à présent de pouvoir lui donner votre exemple pour motif. Ne doutez pas que je ne fasse le voyage d’Angleterre. Si ce que nous desirons pouvoit arriver, je m’imagine que vous auriez toute la famille. Nous ne pensons qu’à vous, nous ne parlons que de vous ; nous recherchons les Anglois, pour leur faire honneur en considération de vous. Madame Bemont est ici : elle nous conseille de garder des ménagemens ; mais sans désapprouver nos mesures présentes, parce qu’elle sait que nous ne pouvons jamais consentir à laisser entrer ma Sœur dans un Cloître. Cher Grandisson, n’en aimez pas moins cette vertueuse Dame, pour la grace qu’elle nous fait d’entrer dans nos vues. M. Lowther vous écrit ;