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du Chev. Grandisson.

chere Grand-Maman ? Le moindre petit office devient un mérite auprès d’un cœur noble. Mais si j’avois su qu’ils ne dussent pas descendre d’abord à S. James-Square, je ne me serois pas contentée de visiter, comme j’ai fait, l’autre maison, dans le cours de la journée, pour y mettre tout en ordre ; ils m’y auroient trouvée pour les recevoir.

Que je suis impatiente de voir chaque Particulier de cette noble Famille ! Je ne veux qu’une preuve de la sincere affection que je leur porte ; depuis près de huit jours que l’Ami de mon cœur est absent, je n’ai pas désiré une fois sa présence, quoique s’il ne m’eût pas écrit Jeudi, mon inquiétude eût été fort vive pour sa santé & pour la leur. Puissent-ils pardonner de bonne grace ! C’est alors que je les aimerai cherement. Pauvre Clémentine ! dans quelle appréhension n’a-t-elle pas passé toute cette semaine. Elle n’a pas mis le pied hors de sa Chambre depuis Mercredi au matin ; & son dessein est de n’en pas sortir de huit jours.

Dimanche.

Mon plus cher Ami, mon Amour, mon Mari, tous les tendres noms ensemble, quitta hier ses nobles Hôtes & revint de fort bonne heure. Il me dit obligeamment que c’étoit l’impatience de me voir, de me remercier, de m’applaudir, qui l’avoit ramené sitôt. Il avoit avec lui les deux Freres, auxquels nous donnons un logement ici.

Ce matin, comme hier au soir, nous ne