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du Chev. Grandisson.

Jeudi 15 Mars.

Sir Charles a l’attention de m’informer par un Courrier, qu’il est arrivé à Douvres. Il a trouvé la Marquise & le Seigneur Jéronimo fort indisposés, de leurs fatigues d’esprit & de corps. Toute la noble Famille l’a reçu avec une joie inexprimable. Il suppose qu’ils passeront encore cette journée à Douvres. Demain, si la Marquise est en état de soutenir le voyage, ils partiront tous ensemble, pour s’avancer vers Londres, autant que leur santé le permettra. Ainsi je ne compte pas qu’ils puissent arriver avant Samedi. Mon cher Sir Charles a cru que son absence devant durer deux jours de plus qu’il ne s’y attendoit, elle causeroit trop d’inquiétude à son Henriette, s’il ne l’en informoit pas. Rien n’est plus sûr ; & s’il ne lui rendoit pas cette justice, comme elle n’a pas d’autre regle pour s’estimer, que l’estime qu’il fait d’elle, elle se trouveroit extrêmement rabaissée à ses propres yeux.

Il me charge d’assurer Clémentine qu’elle trouvera ses Parens disposés à faire tout ce qui dépendra d’eux pour la rendre heureuse. Le ressentiment, dit-il, n’a pas la moindre part à leur entreprise, ils ne respirent que tendresse & réconciliation.

Cette Lettre, ma chere Grand-Maman, ne partira point, que je ne puisse vous apprendre leur arrivée.