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Histoire

suppositions, de me livrer à ces tendres excès de joie, qui auroient fait le charme de mon cœur. J’ai de la fierté… Mais attendons les premieres Lettres de Boulogne ; & si l’admirable Italienne adhere à sa résolution, il sera temps alors d’en venir à mes scrupules. Croyez-vous qu’elle se soutienne ? Une imagination échauffée peut passer d’un genre de grandeur à l’autre. J’en suis sincérement persuadée moi-même, & je l’ai dit si souvent qu’on pourroit me soupçonner d’affectation, que Clémentine est la seule femme digne de Sir Charles Grandisson.

Adieu, ma chere. Dites je vous prie à votre Frere, que je ne me suis jamais crue aussi mal que votre amitié vous l’a fait craindre, & que je le félicite de son heureuse arrivée en Angleterre. Me dispenser de ces complimens, ce seroit une affectation réelle, qui signifieroit beaucoup trop ; mais souvenez-vous que je vous regarde, vous & votre Mari, Mylord & Mylady L… & ma tendre Émilie, si vous lui communiquez ma Lettre, comme les gardiens de l’honneur, ou si vous l’aimez mieux, de la délicatesse (car il n’y a point de déshonneur à craindre avec Sir Charles) de votre très-fidelle.

Henriette Byron.

N. B. Une longue Lettre du Docteur Barlet à Mylady G… contient la relation du voyage & des visites de Sir Charles, dont la