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du Chev. Grandisson.

que je me flatte d’avoir à son amitié. Ne souffrez pas, Monsieur, je vous en conjure tous trois, que ma main soit forcée pour le mariage. Soyez tous trois mes garans ; & je jetterai les yeux devant moi, avec plus de plaisir que je n’en osois attendre de l’avenir.

Sir Charles a répondu qu’elle devoit peut-être se relâcher de quelque chose, & que vraisemblablement sa Famille se relâcheroit aussi. Plût au Ciel, a-t-il ajouté, qu’ils fussent assez proches de nous, pour me donner le pouvoir de les consulter !

Quel souhait, Monsieur ! Vous voulez donc ma peine ? Résisterez-vous en faveur d’une fugitive, contre l’autorité d’une Famille ? Chere, chere Madame ! (en passant ses deux bras autour de moi), obtenez de votre cher Grandisson, qu’il me protege, qu’il plaide pour moi. Il ne vous refusera rien. Si vous parlez en ma faveur, envain mon Pere, ma Mere, mes Freres, le solliciteront de m’abandonner.

Il ne doit rien manquer, lui ai-je dit, à votre confiance pour Sir Charles. Votre bonheur nous est si cher, que je ne fais pas d’autres vœux pour le mien.

Généreuse, noble, excellente Mylady ! que je vous admire ! si vous me promettez ses services, Madame, alors, Chevalier, je les exige.

Regardez-les, ma très-chere Clémentine, comme une inviolable obligation. J’ai besoin de quelque explication avec vous sur toutes vos vues. Elles seront les miennes,