gmenter. Mais est-il possible, Madame, que vous me regardiez d’un œil de Sœur ? Pouvez-vous me plaindre d’une démarche, dont toutes les apparences sont si contraires à ma gloire ? Pouvez-vous me croire malheureuse, sans me croire trop coupable ? Ô Madame ! ma raison a beaucoup souffert, le savez-vous ? C’est à cette cruelle disgrace qu’il faut attribuer une partie de mes fautes.
Le Ciel connoît seul, Mademoiselle, combien votre malheur m’a coûté de larmes. Dans les plus difficiles situations, j’ai préféré votre bonheur au mien. Vous saurez tout de moi-même & de mon cœur. Je ne vous cacherai rien, quoiqu’il me reste des secrets que le plus cher des Hommes ignore encore. Nous serons de véritables Sœurs, de vraies Amies, jusqu’au dernier de nos jours.
Noble Henriette ! a dit le généreux Homme. La franchise, ma chere Clémentine, est son caractere. Elle ne dit rien qu’elle ne pense. Vous lui verrez remplir tout ce qu’elle promet. Et se tournant vers moi ; il est inutile, mon Amour, de vous rappeller ce qui vous est si présent. Vous connoissez notre Clémentine pour la plus noble des Femmes. Donnez-lui les preuves de confiance que vous lui promettez ; & de quelque nature qu’elles soient, elles ne feront que serrer le cher nœud qui nous lie à jamais.
Avec ces encouragemens, c’est à vous, Madame, que je dois m’adresser pour fortifier dans le cœur de Sir Charles la part