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tretien, ma joie fut extrême de ne remarquer de sa part que de la sérénité d’esprit. Cependant je ne jugeai point à propos de l’informer encore du voyage de la plus chere partie de sa Famille, & je me réduisis à lui marquer l’espérance où j’étois, que si nous pouvions lui faire trouver quelque agrément en Angleterre, j’engagerois quelques-uns de ses proches à me rendre, avant son départ, la visite qu’ils m’avoient promise.

Vous avez, ma très-chere vie, toutes les circonstances de notre entrevue. Un des plus délicieux plaisirs que je connoisse, est d’obéir aux tendres & généreux ordres de mon Henriette.

Ce matin je me suis rendu avec Mylady L… chez l’excellente Clémentine. Ma Sœur & son Mari paroissoient charmés de leur dépôt. Oui, Clémentine est actuellement chez eux, & ne paroît pas moins charmée de s’y voir. D’heure en heure, elle sent de plus en plus les dangers dont elle est heureusement délivrée ; elle condamne de bonne grace une démarche qu’elle traite librement de téméraire. Mais elle est tout-à-la-fois impatiente & confuse de paroître devant vous ; & je crois qu’elle écoute avec délices les justes louanges que Mylord L… & sa femme donnent à mon Henriette.