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Histoire

moins d’être tranquille sur cet article. Mais une Femme a besoin d’un Protecteur : voulez-vous entreprendre, Monsieur, de soutenir cette vérité pour moi ?

J’y consens, Mademoiselle ; & mon espérance augmentera pour le succès, si vous promettez de renoncer à l’idée du Cloître.

Ah, Chevalier !

Ma chere Sœur me permet-elle une question à mon tour ? N’espérez-vous pas qu’à force de résistance, l’opposition pourra se réfroidir, & qu’à la fin vous ferez entrer votre Famille dans des vues pour lesquelles vous lui avez trouvé jusqu’ici une extrême aversion ?

Ah, Chevalier ! s’ils pouvoient consentir…

Très-chere Sœur ! leur raisonnement n’est-il pas le même ? s’ils pouvoient obtenir votre consentement…

Ah, Chevalier !

Verroit-on la fin d’un débat de cette nature ? & jamais…

Je vois votre conclusion, Monsieur. Vous jugez que dans un débat entre des Parens & leur Fille, c’est la Fille qui doit céder. N’est-ce pas ce que vous voulez conclure ?

Non, Mademoiselle, si c’est contre la justice & la conscience. Mais il y a des cas où, ni l’un, ni l’autre parti ne doit pas être son propre Juge.

Mais enfin, Monsieur, vous vous rendez au motif de la conscience : que le Ciel ne cesse jamais de vous bénir !