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Histoire

LETTRE LXXXVII.

Miss Byron à Mylady G…

Jeudi 7 Septembre.

Ma réponse va suivre les articles de votre Lettre, que j’ai devant moi.

Je vous félicite du fond du cœur, ma chere Mylady, sur le retour de votre Frere. Il n’est pas surprenant que ses fatigues & la perte de ses espérances aient causé quelque altération sur son visage. Sir Charles Grandisson ne seroit pas ce qu’il est, s’il n’avoit pas une ame sensible.

Vous connoissez mal votre Frere, ma chere Amie, si vous attendez de lui quelques reproches sur votre bizarre conduite avec Mylord G… J’espere qu’il n’en aura pas su la dixieme partie ; mais quand il sauroit tout, comme il prévoit que vous reconnoîtrez votre erreur & que vous deviendrez une très-bonne femme, il vous pardonne infailliblement ce qu’il juge que vous ne vous rappellez pas sans regret. Vous êtes bien étrange, dans la Lettre que j’ai devant les yeux. Je vous aime trop pour vous épargner.

Quel sujet de raillerie trouvez-vous dans votre Tante, pour avoir vécu fille jusqu’à l’âge où elle est parvenue ? Voulez-vous faire