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du Chev. Grandisson.

en Northampton-Shire, Sir Charles employant de généreuses raisons pour engager mon Oncle & ma Tante à faire un plus long séjour avec nous ; lorsque la triste Lettre fut remise entre ses mains. C’est de mon cher Jéronimo, dit-il, en jettant les yeux sur l’adresse. Il l’ouvrit, après un mot d’excuse ; & dès les premieres lignes, il trésaillit. Ensuite, sans donner la moindre explication, il salua la Compagnie, il quitta la table, & se retira dans son cabinet.

Nous n’avions pas achevé de dîner. Je pressai nos Amis, mais je ne pus leur donner l’exemple. Nous nous levâmes du consentement de tout le monde, & nous passâmes dans la salle voisine. Sir Charles nous y rejoignit bientôt, mais le visage enflammé. Il sembloit avoir fait effort pour le composer, quoiqu’il n’y eût pas réussi. Je le regardai, avec des yeux qui parloient sans doute, puisqu’il me dit aussi-tôt en prenant ma main : Ne vous alarmez point, mon Amour ; nous recevrons bientôt une visite d’Italie. D’Italie, Monsieur ! Oui, ma chere. Qui ? qui, Monsieur ?

Le Docteur Barlet étoit avec nous. Il le pria de traduire la Lettre. Le Docteur s’étant retiré pour cette commission, Sir Charles nous dit qu’il n’étoit pas impossible que Clémentine ne fût bientôt en Angleterre, & peut-être avant le reste de sa Famille. Ne soyez pas surpris, ajouta-t-il, en voyant que nous nous regardions les uns les autres ; le Docteur Barlet vous lira sa Traduction : &