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Histoire

& la Niece que je leur ai dérobée ; ils s’en réjouissent. Vous serez heureuse sous leur protection. Mylady ne vous verra pas partir sans regret. Mais elle y consent en leur faveur : & nous aurons un plaisir de plus dans nos visites à Northampton-Shire. Est-ce une résolution déterminée, ma chere ?

Oui, Monsieur, & j’espere que vous me permettrez de partir avec Madame Selby.

Vous vous arrangerez entre vous, Mesdames. Je n’ajoute qu’une chose : vous avez une Mere ; Émilie, nous ne devons pas prendre de résolution, sans sa participation. Il faut faire aussi un compliment à mes Sœurs, à leurs Maris & à ma Tante. Ils vous aiment : ma Pupille doit se conserver l’estime & l’amitié de tous les honnêtes Gens.

La chere fille a fait une profonde révérence. Elle a répondu, en pleurant, que son Tuteur étoit la bonté même.

Si vos idées changent, a-t-il repris, ne craignez point de nous le faire connoître. Notre étude mutuelle sera de contribuer au bonheur les uns des autres. Songez, dans l’intervalle, s’il y a quelque chose de plus en quoi je puisse vous obliger.

Ô Monsieur ! votre bonté… Elle est accourue à moi, & penchant la tête sur mon sein, elle y a fini sa phrase… ne doit pas aller trop loin pour une malheureuse Fille ! je lui ai baisé le front. Héroïque Émilie ! l’ai-je nommée tout bas, pour la confirmer dans son Héroïsme.

Ainsi, ma chere Grand-Maman, cet important article est réglé. Ma Tante nous garantit votre approbation, & vous recevrez là-dessus une Lettre de Sir Charles. Mon Oncle & ma Tante commencent à s’ennuyer de nous ; c’est du moins ce que nous leur disons, Sir Charles & moi. Ils prétendent que nous ne sommes pas raisonnables, & n’en pensent pas moins à leur départ.

Fin du septieme Volume.