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du Chev. Grandisson.

ma Tante m’est venue dire qu’elle a vu Sir Charles s’arrêter, en traversant l’allée que je viens de quitter, & ramasser un papier. Mon cœur s’est défié aussi-tôt de l’accident. J’ai pris ma Lettre, que je croyois avoir toute entiere. Mais le fatal feuillet manque. C’est sans doute ce qu’il a ramassé. Que faire, chere Émilie ? À présent vous permettra-t-il jamais de vivre avec lui ? Quelles sont aussi mes affections de cœur ! Quel langage ! Non, je ne pourrai le regarder en face ! Comment ferai-je pour me réfugier au Château de Sherley, & m’y cacher dans le sein de ma Grand-Mere ? Toutes mes difficultés pour le jour ne lui paroîtront-elles pas autant d’affectations ?… Mais il me fait demander un moment d’entretien. Ô chere Émilie ! pouvoit-il rien arriver rien de plus mortifiant pour votre

Henriette Byron ?

LETTRE CIV.

À la même.

20 Octobre.

J’étois dans une confusion extrême, lorsqu’il est entré dans mon Cabinet, le visage ouvert, comme il l’a toujours. Le mien s’est tourné. Il a paru surpris de mon embarras. Miss Byron ne se trouve pas mal ? Seroit-il arrivé quelque chose ?…

Mon papier, mon papier ! Vous l’avez, Monsieur. Pour ma vie, je ne voudrois pas…