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Histoire

bre. Il m’a pris respectueusement la main : je me flatte à présent, m’a-t-il dit, que vous ne me refuserez pas un mot d’explication.

Que vous êtes pressant, Monsieur ! Mais je vous demande à mon tour de ne pas attendre ma réponse avant l’arrivée des premieres Lettres d’Italie. Vous voyez combien l’admirable Étrangere est pressée, avec quelle répugnance elle a donné des espérances éloignées. Je souhaiterois d’attendre du moins la Réponse aux dernieres Lettres, par lesquelles vous avez fait connoître qu’il existe une Femme avec laquelle vous croyez pouvoir être heureux. Cette demande est sérieuse, Monsieur. Ne me soupçonnez pas d’affectation.

Je ne résiste point, Mademoiselle, la Réponse tardera peu. Loin de vous attribuer de l’affectation, je pénetre aisément votre généreux motif, mais il convient de vous dire aussi que ces Lettres ne peuvent plus causer aucun changement de ma part. N’ai-je pas déclaré mes sentimens à votre Famille, à vous, au public ?

Elles en peuvent causer de la mienne, Monsieur ; quelque prix que j’attache à l’honneur que je reçois de Sir Charles Grandisson : car, supposons que la plus excellente des Femmes pense à reprendre une place dans votre cœur…

J’ose vous interrompre, Mademoiselle. Il est impossible que Clémentine, poussée par des motifs de Religion, ni ses Parens, qui la pressent maintenant en faveur d’un autre, puissent changer de résolution. J’aurois man-