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du Chev. Grandisson.

que ridicules que celles du tems eussent pu paroître dans le dernier siécle, ou qu’elles puissent devenir pour celui qui nous succédera. Ces Coutumes, qui ont leur fondement dans la modestie, & qui assujettissent réellement les Femmes, ne sont-elles pas une bonne excuse ?

l a remarqué ma confusion. Que je ne vous cause pas la moindre peine, m’a-t-il dit. Quelques charmes que je trouve dans votre émotion, je n’en puis jouir si vous ne l’approuvez point. Cependant la demande que je vous fais est si importante pour moi ; mon cœur est si vivement intéressé à votre réponse, qu’à moins que vous n’aimiez mieux me faire déclarer vos volontés par Madame Selby, je ne dois pas laisser échapper cette occasion. Je ne sais même si l’entremise de votre Tante est à souhaiter pour moi ; je me promets plus de faveur de votre bouche, que vous ne m’en accorderez par la sienne, après une froide délibération. Mais je vais me retirer pour quelques instans, pendant lesquels vous serez, s’il vous plaît, ma prisonniere. Vous ne serez interrompue de personne, à moins que vous n’appelliez quelqu’un vous-même. Je reparoîtrai devant vous ; je recevrai vos loix ; & quelle sera ma satisfaction, si c’est pour fixer mon heureux jour !

Tandis que je débattois en moi-même, si je devois paroître contente ou fâchée, il est revenu, & m’a trouvée debout, me promenant avec assez d’embarras dans la cham-