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Histoire

vaines formalités. Puis-je me flatter que ce soit à la fin du mois ?

Il s’oublioit un peu, ma chere ; car il venoit de dire qu’il ne vouloit pas prescrire le temps.

Après un peu d’embarras involontaire : Dans cette occasion, Monsieur, lui ai-je dit, je ne crains rien tant, avec un homme tel que vous, que de marquer la moindre affectation. Levez-vous, je vous en supplie ; je ne puis vous voir dans une posture…

Je la quitterai, Mademoiselle ; & je la reprendrai encore pour vous remercier, lorsque vous m’aurez fait la grace de me répondre.

J’ai baissé les yeux. Il ne m’a pas été possible de les lever. Je craignois de paroître affectée. Cependant pourrois-je penser si tôt à l’obliger ?

Il a repris : Vous ne me répondez point, Mademoiselle ; votre silence m’est-il favorable ? Permettez que je le sache de votre Tante… Je ne vous presserai pas plus long-temps. Je me livre aux plus douces espérances.

Je dois vous représenter, Monsieur, que la précipitation ne convient point à mon Sexe. Le terme dont vous parlez est extrêmement proche.

Je voulois en dire beaucoup plus ; mais je me sentois la langue embarrassée. Je ne pouvois trouver mes expressions. Surement, ma chere, il me proposoit un terme trop court. Une Femme peut-elle négliger tout-à-fait l’usage & les loix de son Sexe ? On doit quelque chose à sa parure, aux modes, quel-