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même, qu’elle doit un peu modérer son impatience. Je ne puis proposer à son Tuteur de la prendre avec moi, jusqu’à ce que je sois sûre du succès. Voudroit-elle que je lui fisse une demande, par laquelle il sembleroit que je me suppose déja sa Femme ? Nous ne sommes point encore au dénouement. Cependant, ce qu’on me dit qu’il insinua hier au soir à ma Grand-Maman, en la reconduisant au Château de Sherley, me fait juger qu’il veut aller plus vîte, que je ne me crois peut-être capable de le suivre ; & je vois sans aucun dessein d’affectation, que pour la seule bienséance, je serai obligée de prendre sur moi le ménagement de ce point. Car, ma chere, tout le monde est si amoureux de lui dans cette Maison, qu’aussi-tôt qu’il aura déclaré ses desirs, on me pressera de le satisfaire, ne m’accordât-il qu’un jour ou deux ; comme si l’on craignoit qu’il ne renouvellât point sa demande.

Monsieur Belcher m’a fait l’honneur de m’écrire. Il m’apprend que la maladie de son Pere augmente, jusqu’à faire perdre toute espérance… J’en suis sincérement affligée ! Il ajoute qu’il me demande de la consolation. Sa Lettre est charmante ; si pleine de tendresse filiale ! Excellent Jeune Homme ! Tout y respire les principes de son Ami ! Je ne doute point que Sir Charles, M. Belcher, & le Docteur Barlet, ne continuent leur ancienne correspondance. Que ne donnerois-je point, pour voir tout ce que Sir Charles écrit de nous ?

Monsieur Fenwick vient nous apprendre