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du Chev. Grandisson.

eu l’occasion de l’entretenir. Mais après le souper, il est revenu à nous, avec promesse de nous accorder le reste du jour. La compagnie étoit composée de Mylord & Mylady L… mon Mari & moi, le Docteur Barlet, Monsieur Belcher, & notre chere Émilie, qui, ayant repris ses forces, étoit attentive à chaque mot qui sortoit de la bouche de son Tuteur.

D’abord, nous lui avons tous avoué, comme vous le jugez bien, que nous avions lu la plus grande partie de ce qu’il avoit écrit au Docteur.

Quels embarras, quels chagrins, quelle variété d’agitations & de combats votre cœur a-t-il eu à supporter, mon cher Sir Charles ! a commencé M. Belcher ; & pour conclusion, quel étrange procédé de la part d’une femme, à qui l’on ne peut néanmoins refuser de l’admiration !

Il est vrai, mon cher Belcher. Ensuite il s’est étendu sur l’éloge de Clémentine. Nous l’avons admirée avec lui. Il sembloit prendre beaucoup de plaisir à nos louanges. C’est la vérité, chere Henriette. Mais vous êtes assez généreuse pour lui en faire un mérite.

Y a-t-il longtemps, m’a demandé malicieusement ma Sœur, que vous n’avez eu des nouvelles de la Comtesse de D… ?

Sir Charles a demandé à son tour, s’il y avoit une autre Comtesse de D… que la douairiere ; & son visage s’est couvert d’un beau rouge. Votre servante, mon Frere, ai-