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du Chev. Grandisson.

avions su qu’il ne s’étoit excusé de demeurer à souper, que pour rejoindre le violent personnage à Northampton ? M. Fenwick raconte que Greville le fit consentir à l’accompagner le soir. Sir Charles leur fit des excuses fort civiles, pour s’être un peu fait attendre. Quand M. Greville auroit eu de mauvaises intentions, son bras droit se ressentoit si fort de l’action qui l’avoit désarmé, qu’il n’auroit pu s’en servir. Mais il avoua de bonne grace que Sir Charles en avoit usé noblement, en lui rendant son épée dans la chaleur même où il le voyoit encore, & sans avoir fait d’autre usage de la sienne. Ce ne fut pas tout d’un coup, à la vérité, qu’il prit le parti de s’expliquer avec cette modération, & rien ne contribua tant à le calmer, que d’apprendre de son Adversaire qu’il ne nous avoit pas fait le récit de l’aventure, & qu’il s’en étoit reposé sur lui-même. Ce généreux procédé le frappa jusqu’à lui arracher des éloges & des remercimens. Fenwick, ajouta-t-il, fera cette relation au Château de Selby, sans rien déguiser, quoiqu’elle soit à ma honte autant qu’à votre honneur. Qu’elle ne m’attire point la haine de Miss Byron. Mon emportement m’a donné du désavantage. Je m’efforcerai de vous honorer, Sir Charles, mais je ne pourrai me défendre de vous haïr si vous réussissez. Cependant je fais une condition, c’est que vous me rétablissiez au Château de Selby & dans l’esprit de Miss Byron, & que si vous