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du Chev. Grandisson.

nu de vous quelques minutes de conférence au jardin.

Pardonnez donc, M. Greville, si je donne ici mes ordres comme si vous n’y étiez point : Sir Charles sonna. Un de ses Gens monta aussi-tôt. Ma voiture est-elle prête ? Elle le sera bientôt, fut la réponse. Qu’on se dépêche. Il tira une Lettre de sa poche & la lut, se promenant dans la chambre avec beaucoup de tranquillité, sans regarder M. Greville qui se mordoit, comme il l’avoue, les levres, près d’une fenêtre, dans l’impatience que le Domestique fût sorti. Alors prenant le ton du reproche, il se plaignit d’un procédé si méprisant. Monsieur, lui dit Sir Charles, peut-être avez-vous quelques graces à rendre d’être ici dans mon Appartement ; cette obstination n’est pas d’un galant homme. Son sang commençoit à s’échauffer malgré lui. Il marqua une vive impatience de partir. M. Greville avoue qu’il avoit peine à se contenir, en voyant à son Rival tant d’avantage dans l’air & dans la figure. Je répete ma demande, Sir Charles ; j’insiste sur une conférence de quatre minutes. Vous n’avez aucun droit de l’exiger, M. Greville. Si vous croyez en avoir, il sera tems de m’en instruire à la fin du jour : mais alors même vous prendrez, s’il vous plaît, une autre conduite, si vous souhaitez d’être regardé de moi sur un pied d’égalité.

Sur un pied d’égalité, Monsieur ! Il porta la main sur son épée. Un Gentilhomme y est