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du Chev. Grandisson.

Hier, vers les huit heures du matin, l’audacieux Personnage descendit à l’Hôtellerie où votre Frere étoit logé, & lui fit demander un moment d’entretien. Sir Charles achevoit de s’habiller, & ses ordres étoient déja donnés pour arriver ici de bonne heure. Il reçut la visite qu’on lui annonçoit.

Monsieur Greville avoue que sa conduite fut un peu hautaine, c’est-à-dire apparemment, fort insolente. J’apprens, Monsieur, dit-il, en entrant, que vous êtes ici pour nous enlever le plus riche trésor que nous ayons dans cette Province. Il n’est pas besoin de son nom pour me faire entendre. Le mien est Greville. Il y a long-temps que j’adresse des soins à Miss Byron : quand j’aurois un Prince pour compétiteur, j’ai fait vœu de disputer mes prétentions sur elle.

Vous paroissez un homme supérieur, lui répondit Sir Charles, offensé sans doute de son air & de son langage. M. Greville auroit pu se dispenser de me dire son nom. J’ai entendu parler de lui. J’ignore, Monsieur, quelles sont vos prétentions. Votre vœu n’est rien pour moi. Je suis maître de mes actions, & je n’en dois compte à personne.

Je suppose, Monsieur, que le dessein qui vous amene, est celui dont j’ai parlé. Je ne demande votre réponse que sur ce point ; & je vous la demande comme une faveur de Gentilhomme à Gentilhomme.

Vous ne vous y prenez pas bien, Monsieur,