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du Chev. Grandisson.

avec l’espérance que les Médecins lui donnoient, de pouvoir servir à sa guérison par cette voie. Il n’ignore pas qu’elle vous aime ; il l’adore pour les motifs qu’elle a de vous refuser, il fait profession d’une tendre amitié pour vous, & d’une parfaite confiance à votre honneur : toutes ces considérations ne doivent-elles pas nous faire désirer son alliance ?

Je ne puis douter, cher Ami, qu’il ne dépende de vous de donner l’exemple ; de vous, qui avez triomphé, sans varier sur votre Religion, d’une Famille de zélés Catholiques, & qui avez su engager le cœur d’une des plus délicates & des plus vertueuses Filles du monde. Quelle femme, qui a un cœur à donner, quelle Famille peut être capable de vous résister, lorsque la Religion & la Patrie seront les mêmes ?

Laissez-nous donc espérer, mon cher Grandisson, que vous ferez cet effort : assurez-nous que vous ne ferez pas difficulté de donner l’exemple ; & dans cette confiance, nous presserons ma Sœur de remplir les espérances qu’elle nous donne. Alors, alors, vous nous verrez en Angleterre, pour vous remercier des faveurs infinies dont nous croyons vous avoir obligation. Mes instances sont celles de toute une Famille que vous ne cesserez jamais d’aimer, j’en suis sûr, comme je vous promets que vous lui serez toujours cher. Madame Bémont y joint les siennes. Elle est persuadée, dit-elle, elle me prie de