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Histoire

puisque la nuit est fort avancée. Si je n’avois pas eu pour ressource l’agréable occupation de vous écrire, je suis sûre que le sommeil n’auroit guere approché de mes yeux. Votre Frere, je m’imagine, aura dormi plus tranquillement.

LETTRE C.

Le Signor Jeronimo au Chevalier Grandisson.

À Boulogne, 24 Septembre.

À la fin, cher Grandisson, nous commençons à nous flatter que notre Clémentine se conformera aux désirs de sa Famille. Le Général & sa femme sont venus exprès de Naples, dans la résolution de faire ce qu’ils appellent un effort décisif, & de ne la quitter qu’après l’avoir disposée à nous obliger. Le Prélat est arrivé en même tems, accompagné de deux autres Évêques ; & dans une conférence qu’ils ont eue tous trois avec elle, ils lui ont déclaré qu’elle ne peut penser à prendre le voile sans le consentement formel de son Pere & de sa Mere. Madame Bémont, qu’on a priée de venir passer quelque tems avec elle, s’est déclarée ouvertement pour nous ; & Jeudi dernier, Clémentine fut encore plus vivement poussée. Toute la Famille s’étant assemblée dans ma cham-