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du Chev. Grandisson
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je n’avois pas la moindre espérance de vaincre les oppositions de la famille, & que, dans certains momens, je ne pouvois me défendre d’un peu de sensibilité pour quelques traitemens injurieux que j’y avois reçus.

M. Barlet, quoique fort attendri par les souffrances de Clémentine, quoique plein d’admiration pour son mérite, se déclara pour le penchant de mon cœur. Vous ne considérez pas tout, lui dis-je. Voici le cas, cher Docteur. J’ai connu Clémentine avant Miss Byron. Clémentine est une fille d’un mérite infini. Elle ne m’a point refusé. Elle accepte mes conditions. Elle a même supplié sa famille de les accepter. Elle est persuadée de mon honneur & de ma tendresse. Jusqu’à l’heureux temps où j’ai commencé à connoître Miss Byron, j’étois résolu d’attendre, ou le rétablissement de Clémentine, ou la permission de former d’autres vues pour moi. Miss Byron, si jamais elle en est informée, Miss Byron elle-même me pardonnera-t-elle le changement d’une résolution dont Clémentine est si digne ? Le traitement que cette malheureuse fille a souffert pour moi, comme elle m’a fait la grace de me l’écrire, a redoublé son mal. Jusqu’à ce moment, elle souhaite, elle est impatiente de me voir. Aussi long-temps qu’il sera possible, quoique peu vraisemblable, que le Ciel me fasse servir d’instrument pour la guérison d’une excellente fille, qui mérite en elle-même