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Histoire

toutes les rencontres méditées, & lui représentois quelle confiance il y devoit prendre, lorsqu’il étoit question d’un Fils du Marquis Della Porretta, & d’un Frere, non-seulement de mon Ami, mais de la plus aimable & de la plus chere des Sœurs.

Ma réponse ne satisfit ni la Marquise, ni Jeronimo. Mais étois-je libre de prendre un autre parti ? J’avois donné ma parole au Général de ne pas quitter Boulogne sans l’en avoir informé, & je conservois réellement, comme je le faisois dire à la Marquise, l’espoir de quelque heureux changement.

Le Marquis, le Prélat & le Général se rendirent à Urbin ; & là, comme je l’appris ensuite de mon Ami, il fut décidé en pleine conférence que le Chevalier Grandisson, par la différence des principes, & par l’inégalité du rang & de la fortune, étoit indigne de leur alliance. On fit même entendre au Général qu’il n’étoit pas moins indigne de son ressentiment.

Pendant l’absence du Pere & des deux Freres, Clémentine donna quelques espérances de rétablissement. Elle sollicita sa Mere de lui accorder la liberté de me voir. Mais la Marquise n’osant se fier à ses desirs, & craignant les reproches de sa Famille, sur-tout pendant qu’on étoit à délibérer sur le fond des circonstances, éloigna tendrement cette demande. Son refus ne servit qu’à redoubler les instances de Clémentine. Jeronimo panchoit à la satisfaire, mais le Dire-