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Histoire

par des Avocats aussi puissans qu’elle en a dans sa Famille. Quoi qu’il puisse arriver, si c’est pour son honneur & celui de tous les siens, je ne puis être tout-à-fait sans joie.

J’espere, lui dis-je, que vos desirs pour la retraite seront du moins suspendus. Elle convint de la force de quelques-uns de mes raisonnemens, mais je crus appercevoir qu’elle n’abandonnoit pas entiérement l’espérance d’obtenir le consentement de sa Famille.

Le Général & le Comte, qui étoient revenus dans l’intervalle, se hâterent de me venir faire leurs complimens. Qu’ils y mirent tous deux de profusion ! À la priere de la Marquise on repassa dans l’appartement de Jeronimo, où le Marquis, le Prélat & le Pere Marescotti étoient encore. Chacun recommençant à s’étendre sur l’obligation, qu’ils avoient à mes services, & faisant des vœux pour mon bonheur, je leur dis qu’il dépendoit d’eux de me faire un plaisir inexprimable. Ils me presserent, tout d’une voix, de m’expliquer : c’est, répondis-je, de permettre que j’engage mon tendre Ami, le Seigneur Jeronimo, à m’accompagner en Angleterre. M. Lowther se croiroit heureux de pouvoir lui continuer ses soins à Londres, plutôt qu’ici ; quoiqu’il soit résolu, si ma demande n’est point accordée, de ne le pas quitter, jusqu’à parfaite guérison.

Ils se regarderent l’un l’autre, d’un air de joie & de surprise. Jeronimo versa quel-