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du Chev. Grandisson.

prise fort extraordinaire, dont j’ai eu peine à me garantir le jour suivant, m’a paru venir de la même source. Cependant je suis parti, sans faire la moindre recherche & la moindre plainte.

Je ne dois pas oublier non plus, que j’ai rendu au Comte de Belvedere la visite que je lui avois promise. Le Général à Naples, & le Comte à Parme, m’ont reçu avec les plus grandes civilités ; tous deux, vous n’en doutez pas, par le même motif. Le Général & sa Femme, se rendant à Boulogne, m’ont accompagné pendant une partie du chemin vers Florence. Ils alloient se réjouir avec leurs Amis d’Urbin & de Boulogne, de la résolution de leur Sœur, & la féliciter de son courage, comme le Général l’avoit déja fait par une Lettre qu’il m’a montrée. Les complimens & les éloges y étoient prodigués pour moi. On peut s’expliquer avec politesse sur un homme qui ne cause plus de crainte ni d’envie. Il auroit voulu me charger de présens : mais je me suis dispensé de les accepter, de maniere, néanmoins, qu’il n’a pu s’offenser de mon refus.

Hier en arrivant, je me rendis au palais della Porretta ; & j’entrai d’abord chez le Seigneur Jeronimo, avec lequel j’avois entretenu un commerce de Lettres pendant mon absence. Il me reçut avec des transports de joie ; & la mienne ne fut pas moins vive, de trouver sa guérison fort avancée. L’appétit lui est revenu. Son sommeil est fort pai-