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Histoire

Mais il n’en sera rien ; non, non, c’est une chose impossible. Mais, silence là-dessus, & parlons des faits.

Lorsque ces Lettres sont venues de Londres, le Docteur Barlet étoit à table avec nous. On achevoit de dîner. Il s’est levé, il est passé dans son appartement. Nous étions tous dans une extrême impatience. Après lui avoir laissé le tems de lire des dépêches d’un mille de long, ne le voyant point revenir, sa lenteur m’a paru insupportable. Notre chere Henriette a dit : je crains de mauvaises nouvelles. Espérons qu’il n’est rien arrivé de mal à Sir Charles, que Clémentine n’est pas retombée, que le bon Jeronimo… J’appréhende pour lui.

Moi, j’ai pris le parti de monter à la chambre du Docteur. Je l’ai trouvé assis, le dos vers la porte, enseveli dans ses réflexions ; & lorsqu’il s’est tourné, en m’entendant entrer, j’ai vu qu’il étoit vivement pénétré.

Cher Docteur Barlet ! au nom du Ciel, comment se porte mon Frere ?

Ne vous alarmez pas, Mylady. Tout le monde se porte bien à Boulogne, ou commence à se bien porter. Mais hélas ! je m’afflige pour Miss Byron.

Comment, comment ? mon Frere seroit-il marié ? Il est impossible. Je ne le croirai jamais. Mon Frere est-il marié ?

Oh non, avant ces Lettres. Mais tout est conclu. Chere, chere Miss Byron ! C’est à